Extinderea NATO in Estul Europei (2003, web cache, FR, RO)
Linkuri selectate:
- raport personal al fostlui ministru Ioan Mircea Pascu (PDF), [2007]
- comentariu DW - Deutsche Welle [2008; link]
extrase:
Extinderea NATO de la 1 aprilie 2004 a fost cea mai mare din istoria celor 55 de ani de existenţă a organizaţiei nord-atlantice.Invitate sa se alature Aliantei la Summit-ul de la Madrid, din 1997, Polonia, Cehia si Ungaria au devenit membre cu drepturi depline în 1999. Acesta era primul pas dintr-o strategie de extindere mult mai larga, ce avea sa se continue, în 2002, prin invitarea a sapte noi state est-europene (la summit-ul de la Praga), de a adera la NATO. Romania s-a aflat pe aceasta lista, aderand efectiv in 2004. In prezent cuprinde 28 de state.
Grecia și Turcia s-au alăturat alianței în februarie 1952. Germania a aderat ca Germania de Vest în 1955, iar unificarea germană din 1990 a extins participarea Germaniei cu regiunile Germaniei de Est. Spania a fost admisă la 30 mai 1982, iar fostele țări semnatare ale Pactului de la Varșovia au aderat fie la 12 martie 1999 (Polonia, Ungaria și Cehia), fie în anul 2004 (România, Slovenia, Slovacia, Estonia, Letonia, Lituania și Bulgaria). La 1 aprilie 2009 au aderat la NATO Albania și Croația.Franța s-a retras din comanda militară în 1966, dar a revenit în 2009. Islanda, singura țară membră NATO care nu are o forță militară proprie, s-a alăturat organizației cu condiția de a nu fi obligată să participe la război.
- Tarile membre NATO (pe siteul oficial) LINK
EBOOKS (lang: EN/FR):
-
Discover NATO
Pays membres de l'OTAN et pays des partenariats
Approfondir les relations avec la Géorgie
Les Partenaires en Asie centrale
Ukraine: Current Issues and U.S. Policy
The NATO Summit at Bucharest, 2008
Moldova: Background and U.S. Policy
Alternatives For Russia to 2017
Georgia [Republic] and NATO Enlargement: Issues and Implications
ANALIZA EXTINDERII NATO IN 2004 (articol in limba franceza publicat in 2003 de Courier Diplomatique):
SOMMET DE L’ALLIANCE ATLANTIQUE À PRAGUEL’OTAN à la conquête de l’Est
Par Gilbert Achcar
Université Paris-VIII. Derniers ouvrages parus : L’Orient incandescent (2003) et Le Choc des barbaries (réédition 2004)
Le contraste entre le dernier sommet de
l’Organisation du traité de l’Atlantique nord (OTAN), qui s’est tenu à
Prague les 21 et 22 novembre 2002, et celui du cinquantenaire de
l’Alliance réuni à Washington les 23 et 24 avril 1999 est saisissant. Le
sommet de Washington se tenait au moment où les forces de l’OTAN
semblaient s’embourber, autour du Kosovo, dans la première guerre de
moyenne envergure menée par l’organisation depuis sa fondation. La tension
dans les rapports entre l’Alliance et la Russie était à son plus haut
point depuis la disparition de l’Union soviétique, et nourrissait la
polémique au sein de l’establishment américain au sujet de la politique
occidentale envers Moscou.
La décision du sommet de Madrid, en juillet
1997, d’entériner le principe de l’adhésion de la Pologne, de la Hongrie
et de la République tchèque à l’OTAN avait exacerbé le débat : ceux
qui avaient mis en garde contre le danger de mesures interprétées à Moscou
comme des actes de défiance, sinon d’ostracisme, pouvaient voir dans le
raidissement russe à propos du Kosovo la confirmation de leurs
avertissements. Cela se traduisit par le fait que le sommet de Washington,
qui avait célébré l’aboutissement de la procédure d’adhésion des trois
pays membres de l’ex-pacte de Varsovie, n’avait pas lancé de nouvelle
procédure, malgré les exhortations de personnalités hostiles à la Russie
comme M. Zbigniew Brzezinski.
Les attentats du 11 septembre 2001 changèrent
la donne sous deux aspects fondamentaux. Ils fournirent d’abord à la
nouvelle administration de M. George W. Bush une légitimation
idéologique inespérée pour le renouveau d’un interventionnisme armé
débridé, que les Etats-Unis n’avaient plus pratiqué depuis le Vietnam.
L’équipe installée à Washington vit dans la « guerre contre le
terrorisme » la première devanture idéologique crédible pour une
campagne militaire de grande ampleur et de longue durée dans
l’après-guerre froide, à l’instar de ce que fut le « combat
anticommuniste » de l’après-1945 jusqu’à la débâcle vietnamienne.
Par ailleurs, le 11 septembre 2001 fut
l’occasion d’un tournant politique opéré par M. Vladimir Poutine, sur
fond d’enlisement de l’armée russe en Tchétchénie. Cédant à une pression
de Washington fortement amplifiée par le traumatisme des attentats, et
choisissant de faire contre mauvaise fortune bon coeur tout en essayant de
tirer des avantages en récompense de son attitude coopérative, le maître
du Kremlin renonça à tenter d’endiguer le raz de marée états-unien
déclenché par les attentats (1).
Le résultat le plus significatif de ces deux
évolutions combinées fut le franchissement, par les Etats-Unis, de la
ligne rouge tracée par la Russie de M. Boris Eltsine face à
l’expansion de leur empire au détriment de sa propre sphère d’influence.
Cette ligne rouge coïncidait avec les frontières de l’ex-Union
soviétique : toute implantation militaire occidentale au-delà de
cette ligne rouge serait considérée comme un casus
belli, avertissait-on à Moscou dans les années 1990. C’est aujourd’hui
chose faite. A la faveur de la guerre en Afghanistan, les Etats-Unis ont
établi des bases militaires, manifestement aménagées pour le long terme,
en Ouzbékistan et au Kirghizstan ; ils ont obtenu des facilités
militaires au Tadjikistan et au Kazakhstan, et ont poussé leurs tentacules
militaires jusqu’en Géorgie.
L’implantation des forces armées américaines
au coeur même de l’ex-Union soviétique a frappé de banalité l’intégration
dans l’OTAN des Républiques baltes, décidée au sommet de Prague avec celle
de trois autres membres de l’ex-pacte de Varsovie, la Roumanie, la Bulgarie et la Slovaquie, ainsi
que la Slovénie, ex-membre de la Fédération yougoslave. Hier encore très
controversée, la décision d’inclure les trois Républiques ex-soviétiques
n’a suscité aucun émoi véritable, au-delà des discours de
circonstance (2). La planète entière est aujourd’hui enserrée dans un
maillage de bases et d’alliances militaires contrôlé par les
Etats-Unis.
Par ailleurs, la coïncidence non fortuite des
adhésions programmées des pays « en transition » à l’OTAN et à
l’Union européenne est de nature à renforcer considérablement la
prépondérance des Etats-Unis dans la première institution, et leur
influence dans la seconde.
En effet, les sept pays susnommés deviendront
membres de l’OTAN en 2004 après l’achèvement des procédures de
ratification par les pays membres de l’Alliance. La même année, cinq
d’entre eux deviendront membres de l’Union européenne, de même que les
trois pays d’Europe centrale qui les ont précédés dans l’OTAN, tandis que
la Roumanie et la Bulgarie seront admises
à leur tour dans l’enceinte européenne en 2007. Ainsi, sur vingt-sept pays
membres de l’Union en 2007, il n’y en aurait que six qui ne seraient pas
membres de l’OTAN - à moins que ces pays (Autriche, Chypre, Finlande,
Irlande, Malte et Suède) ne franchissent le pas et soient admis à leur
tour au sein de l’Alliance.
Aucune limite géographique à l’intervention
Comme le constatait le Washington Post, les trois adhérents de 1999 « se sont avérés être des membres enthousiastes,
particulièrement empressés de plaire aux Etats-Unis qui ont soutenu leur
admission. Les sept prochains membres seront aussi fermement des partisans
fervents de l’OTAN et des soutiens des Etats-Unis, selon des officiels de
l’OTAN et des représentants de ces pays. "L’équilibre dans l’alliance
pourrait évoluer" en faveur d’"une OTAN plus robuste" et plus étroitement
alignée sur la politique états-unienne, a dit un officiel
américain (3) ».
L’équilibre dans l’Union européenne évoluera
sans doute de façon similaire. Il va de soi que l’adhésion de la Turquie à
l’Union, énergiquement soutenue par Washington, renforcerait sensiblement
cette dynamique d’ensemble (4). A cet égard aussi, le contraste est
grand avec l’année 1999.
Les décisions visant à mettre sur pied une
Force de réaction rapide (FRR - Rapid Reaction Force) de l’Union
européenne, adoptées, dans la foulée de la campagne du Kosovo, aux sommets
européens de Cologne (juin 1999) et d’Helsinki (décembre 1999), avaient pu
être interprétées comme des signes d’une volonté d’émancipation européenne
à l’égard de la tutelle américaine - en dépit des dénégations énergiques
des gouvernements européens, jurant que la FRR est conçue dans un rapport
de complémentarité avec l’OTAN. Il est vrai cependant que la force
européenne de 60 000 soldats n’est prévue que pour des missions dites
de Petersberg (5) - prévention des conflits, imposition et maintien
de la paix et missions humanitaires - du type de celles que la Maison
Blanche et le Pentagone souhaitent épargner aux forces américaines et
réserver à leurs alliés (6).
C’est la principale différence entre la FRR et
la Force de réaction de l’OTAN (FRO - NATO Response Force) dont les
Etats-Unis ont fait adopter le principe à Prague : si la taille
prévue de cette force, de composition essentiellement européenne, n’est
que le tiers de la FRR, c’est, en partie au moins, parce qu’elle n’a pas
de définition limitative particulière de sa mission. La future FRO
s’inscrit pleinement dans la double mutation de l’OTAN opérée depuis le
sommet de Rome de novembre 1991 : d’alliance défensive, l’OTAN s’est
transformée en organisation dite « de sécurité », c’est-à-dire
interventionniste ; son périmètre initial - défini de manière
restrictive par l’article VI du traité de 1949 comme ne couvrant que les
pays membres, les territoires sous leur juridiction et leurs forces « dans la région de l’Atlantique nord au nord du tropique
du Cancer » - n’est plus respecté. L’OTAN ne s’astreint plus de
fait à une quelconque limite territoriale, comme l’a illustré son
intervention dans les Balkans.
Là où le rayon d’action de la FRR - 4 000
kilomètres autour de Bruxelles - couvre l’Europe et sa périphérie
géopolitique, la FRO est prévue pour des interventions sans limitation de
périmètre. C’est ce qu’a fortement souligné M. George W. Bush, qui
n’a pas hésité à qualifier par avance les décisions pragoises de « plus importantes réformes de l’OTAN depuis
1949 ».
« Comme de nombreuses
menaces aux membres de l’OTAN viennent de l’extérieur de l’Europe, les
forces de l’OTAN doivent être organisées pour opérer en dehors de
l’Europe. Lorsqu’il y eut besoin d’envoyer rapidement des forces en
Afghanistan, les options de l’OTAN étaient limitées. (...) Les Etats-Unis proposent la création d’une force de réaction
de l’OTAN qui regroupera des forces aériennes, terrestres et maritimes,
bien équipées et d’un haut niveau de préparation, fournies par les alliés
de l’OTAN - anciens et nouveaux. Cette force sera prête à se déployer dans
un court délai partout où l’on en aura besoin (7). »
La guerre d’Afghanistan a été, en effet,
l’occasion d’une véritable humiliation pour les « alliés de
l’OTAN ». Après avoir offert leurs services collectifs, le 12
septembre 2001, en vertu de l’article V du traité de 1949 portant sur la
solidarité défensive des signataires, et ce pour la première fois dans
l’histoire de l’Alliance, ils se virent superbement ignorés par Washington
en tant que collectif, pour n’être invités à se joindre à la campagne
afghane qu’à titre individuel, selon les besoins fixés par le commandement
américain. Cette humiliation, s’ajoutant à la dérive
« unilatéraliste » de M. Bush et des « faucons »
de son administration, fit craindre aux membres de l’OTAN que l’Alliance
ne devienne, à son tour, obsolète aux yeux de Washington.
C’est en exploitant ce sentiment que
l’administration Bush a poussé à la création de la FRO (8). Celle-ci
correspond, dans sa taille réduite, à un besoin réel du Pentagone :
c’est le sens du concept de « créneaux » (niches) de spécialisation qui y préside. Chacun des Etats
européens apportera aux forces armées américaines une contribution
spécifique dans son domaine d’excellence. A cet égard, même les ex-membres
du pacte de Varsovie peuvent être fort utiles, à l’instar de la République
tchèque, qui s’était spécialisée du temps de la guerre froide dans la
défense contre les attaques nucléaires, biologiques ou chimiques. Son
expertise dans ce domaine est jugée très utile par le
Pentagone (9).
Rendant à l’Union européenne la monnaie de sa
pièce, Washington peut expliquer, à son tour, que la FRO est en rapport de
complémentarité avec la FRR. De fait, le sommet de Prague aura constitué
une étape décisive vers la transformation des membres européens de
l’Alliance atlantique, très largement majoritaires dans l’Union
européenne, en auxiliaires des forces armées états-uniennes dans leur
entreprise d’expansion impériale planétaire.
Gilbert Achcar
(1) Lire « Jeu
triangulaire entre Washington, Moscou et Pékin », Le Monde diplomatique, décembre 2001.
(2) Comme pour le précédent élargissement à l’Est
cependant, l’OTAN avait pris le soin d’accorder à Moscou au préalable un
lot de consolation : une version remaniée du Conseil OTAN-Russie,
fondé à Paris en mai 1997. Cette fois-ci, ce fut à Rome, en mai 2002, que
fut signé le traité bis, qui innove principalement en ce
qu’il prévoit une concertation plus effective dans la lutte
antiterroriste.
(3) Robert Kaiser et Keith Richburg, « NATO
looking ahead to a mission makeover », The Washington
Post, 5 novembre 2002.
(4) L’Islande et la Norvège deviendraient alors les
deux seuls Etats européens membres de l’OTAN sans être membres de
l’Union.
(5) Du nom de la ville allemande où se réunit le
Conseil de l’Union de l’Europe occidentale qui, en 1992, définit ces
missions.
(6) La FFR dépend d’ailleurs de l’utilisation des
moyens de logistique et de planification de l’OTAN. L’accord conclu entre
l’Union européenne et la Turquie au sommet de Copenhague, en décembre
2002, a permis de lever l’opposition d’Ankara à cette utilisation, qui
empêchait la FFR de se déployer dans les Balkans.
(7) M. George W. Bush, discours du 20 novembre
2002 à Prague, The White House, Washington.
(8) C’est le secrétaire à la défense, M.Donald
Rumsfeld, qui a, le premier, suggéré la création d’une force de réaction
de l’OTAN. C’était lors de la réunion des ministres de la défense de
l’Alliance à Varsovie, en septembre 2002.
(9) Keith B. Richburg, « Czechs become model for
new NATO » The Washington Post, 3 novembre
2002.
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